Le DEUIL et après ?
Je vais aujourd'hui aborder un sujet que je sais sensible: le deuil.
Comme vous le savez je m'inspire toujours de mes propres expériences ou de ce qui se passe autour de moi. Aujourd'hui c'est la tristesse de certains qui malheureusement m'inspirent.
Il arrive que pour des sujets sensibles comme celui-là, il soit difficile de donner des conseils en face à face aux personnes concernées, alors je vous invite à partager cet article avec vos proches si vous connaissez des personnes qui ont du mal à se remettre d'un décès car comme m'a dit quelqu'un un jour: "ce qui est indicible se donne à lire".
Moi-même je n'ai pas été touchée par le décès d'une personne vraiment proche (mais quand même de collègues ou oncles) alors certains pourront penser que je ne devrais pas porter de jugements mais justement il ne s'agit pas de jugement: tout ce que je dis ici a un seul but = vous aider (vous, lecteurs / lectrices) à surmonter les épreuves de la vie et à aller bien ou mieux. Et puis, vous verrez plus bas, que je suis tout de même concernée par ce que je dis en tant que maman.
J'espère que mes propos ne blesseront personne et je souhaite préciser que mes propos concernent le deuil en général: je ne parle pas de cas extrêmes, d'histoires sordides, etc. N'y voyez pas non plus de jugements . Prenez-les juste comme ils viennent et s'ils peuvent aider ne serait-ce qu'un petit nombre de personnes, tant mieux.
Etape par étape
Chaque personne est différente et évolue à son rythme. Certains mettront plus de temps que d'autres à faire leur deuil. La durée dépend souvent de la proximité qu'on avait avec la personne décédée, mais notre personnalité joue un bien plus grand rôle: j'ai connu deux collègues (très différentes) qui ont perdu leur papa presqu'en même temps: pour l'une, c'était un rappel chaque année mais la vie continuait; pour l'autre, c'était le drame et 20 ans après elle le vivait comme si c'était hier.
Dans tous les cas, on traverse souvent plusieurs étapes:
- le déni
- la colère
- la tristesse
- l'acceptation
Il arrive que certains soient un peu "bloqués" dans une de ces étapes, et c'est là où ça pose problème. Pour la personne d'une part (elle ne peut plus profiter de la vie) mais aussi pour son entourage. En effet, tout le monde comprend aisément autour de nous qu'après le décès d'un proche on soit à prendre avec des pincettes et qu'on ait besoin de réconfort. Spontanément, les gens agiront souvent avec tact pendant un temps, même ceux avec qui on ne s'entend pas forcément. Mais il est quand même un peu difficile pour l'entourage (personnel ou professionnel) de prendre des pincettes pendant 6 mois ou 1 an.
Le conjoint peut être également dans une position délicate. Imaginons une femme qui a perdu son père. Même si le mari aime sa moitié plus que tout, ce décès ne le touche pas autant qu'elle. Spontanément, il va réconforter sa femme et la soutenir. Spontanément aussi, il y a de fortes chances pour qu'il prenne le relais auprès des enfants : la maman étant triste, elle aura forcément du mal à s'occuper normalement de son foyer, de son mari et de ses enfants, ce qui est bien entendu tout à fait compréhensible.
Mais si, après plusieurs mois, sa femme n'arrive pas à sortir de sa phase de colère ou de tristesse (voire de déni), cela deviendra difficile pour le mari (ainsi que pour les enfants). Il commencera certainement à être fatigué et le couple pourra être mis en difficulté, d'autant plus s'il n'arrive pas à lui dire de peur de la blesser. Le problème est que bien souvent, s'il suggère à sa femme d'aller consulter, d'aller voir un psychologue pour l'aider dans cette épreuve, il se fera remballer car l'être humain accepte difficilement (et c'est un peu paradoxal) les conseils de la famille ou des gens proches: un conseil sera mieux entendu s'il vient d'un médecin par exemple que de votre mari, n'est-ce pas? Lorsque c'est un proche, on se sent facilement rabaissé, critiqué et on ne veut pas avouer notre faiblesse. Alors que nous faiblissons tous à un moment donné: c'est humain!
Notre deuil et celui des autres
C'est compliqué de comprendre ce qui se passe en nous au moment de la perte d'un proche. On est triste, ça on le sait. Tout le monde part un jour, ça on le sait aussi. Mais pourquoi n'arrivons nous pas à continuer?
Evidemment perdre quelqu'un qu'on aime nous fait de la peine. Même quand on s'y attend (en cas de maladie connue je veux dire), on a d'abord du mal à y croire, on ne sait plus si c'était un mauvais rêve ou la réalité, il y a un manque. Et puis, il y a aussi des questions auxquelles le défunt ne peux plus répondre et c'est cela qui nous angoisse: "que voudrait il que je fasse?", "qu'attend il de moi"?
Il a aussi l'entourage qui pourrait nous culpabiliser: soyons honnêtes: si on ne montrait pas au moins un mois de grande tristesse après le décès d'un proche, les commentaires iraient bon train: "il s'en fiche complètement", " il est sans coeur", "il ne l'aimait pas", etc...
J'ai connu une fille qui a été veuve à 30 ans à peine. En concubinage, elle et son conjoint essayait depuis quelques mois d'avoir un enfant. Son mari, sapeur-pompier professionnel, est parti prématurément à 34 ans. Après plusieurs mois, elle a dû se résigner à quitter le village où elle vivait pour pouvoir reconstruire sa vie, sinon la famille de son défunt mari aurait trouvé que , quoi qu'elle fasse, ca aurait toujours été trop tôt.
A l'intérieur d'une même famille c'est parfois difficile d'avoir des réactions différentes face au deuil: si un des membres d'une famille concernée par un deuil continue sa vie comme il a l'habitude de le faire, il risque d'être critiqué: certains y verront un non respect du défunt.
Mais objectivement (excusez-moi de la question): qu'est-ce que cela va changer? En quoi la durée du deuil va t elle changer le cours des choses? Et notre façon de gérer les choses fait elle de nous une bonne ou une mauvaise personne??
Qu'on se le dise: malheureusement, aucune de nos réactions ou de nos actes ne ramènera le défunt à la vie...
C'est donc à chacun de vivre son deuil comme il le souhaite ou comme il le peut. Personne ne devrait porter de jugement. Mais le monde a besoin de VOUS, vous qui êtes encore en vie et qui avez votre place et votre rôle à jouer sur cette Terre.
C'est respectueux de penser aux défunts mais ils seront de toutes façons à jamais dans vos coeurs, n'est-ce pas?
N'oubliez pas de penser aussi aux vivants: les vivants qui vous entourent ont + besoin de vous!
TOUS CONCERNES
J'en viens donc à ma propre expérience. Je pense qu'on est tous concernés. Certains auront de la chance et n'auront jamais à faire face à un décès d'un proche, tant mieux! Mais dans tous les cas, c'est la loi du cycle de la vie: on quittera tous un jour ou l'autre cette jolie Terre.
Etant donné que nous ne pouvons pas savoir à l'avance si nous aurons un moyen de communiquer avec nos proches une fois "la-haut" (et oui, y a t il du réseau??? Est-ce que Free passe? - un peu d'humour, désolée), j'ai voulu, en ce qui me concerne faire passer un message à mes enfants de mon vivant.
J'ai déjà expliqué à mes enfants que, le jour où je ne serai plus de ce monde, je ne veux surtout pas qu'ils s'apitoient pendant 10 ans sur mon sort. Certes je ne veux pas qu'ils oublient leur maman mais ce qui me ferait le plus plaisir c'est qu'ils "rebondissent" le plus vite possible car leur vie à eux continuera! Je leur apprends à profiter de la vie et j'espère que malgré la peine que cela pourra leur causer ils sauront se souvenir de ça: ruminer pendant des mois ne changera rien au cours des choses.
La mort reste souvent un sujet tabou dans les familles. Chez nous un peu moins: ma mère nous a déjà fait savoir qu'elle avait fait le nécessaires pour "le jour où": elle fait don de son corps à la science. Certains ont cru à ce moment là qu'elle se savait malade et que c'était pour ça qu'elle faisait cette démarche. Moi je savais que ce n'était pas ça. C'était il y a 10 ans et elle est toujours là. Elle est prévoyante c'est tout.
Je veux l'être aussi pour mes enfants et j'essaye donc de leur transmettre ma vision des choses pour qu'ils vivent au mieux.
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